La Commission a donc profité de la Conférence des Nations-Unies pour les Océans (UNOC) qui s’est tenue à Nice au début du mois de juin, pour présenter officiellement le contenu de son Pacte.
Ce dernier prend la forme d’une communication qui détaille les grandes priorités et initiatives de l’exécutif européen pour les années à venir. Cette feuille de route liste six grandes priorités auxquelles sont rattachés des objectifs à atteindre en renforçant des initiatives existantes ou en proposant de nouvelles.
Pour protéger et restaurer la santé des océans, le Pacte propose tout d’abord de réviser les directives existantes sur la stratégie pour le milieu marin ainsi que celle sur la planification de l’espace maritime, et d’encourager les Etats membres à étendre leur réseau d’Aires Marines Protégées pour atteindre 30% des mers sous protection et 10% sous stricte protection d’ici à 2030. La Commission propose également de travailler sur la pollution en améliorant par exemple le référentiel CleanSeaNet qui mesure l’état de la pollution. En outre, un plan d’action pour le carbone bleu sera également créé.
Le Pacte s’attaque ensuite au renforcement d’une économie bleue durable, en se focalisant notamment sur les activités de pêche, d’aquaculture ou encore de développement des biotechnonologies et des technologies innovantes. La Commission compte ainsi réviser la politique Commune de pêche et se doter d’une vision pour la pêche et l’aquaculture jusqu’en 2040. Deux nouvelles stratégies, une sur l’industrie maritime et une autre sur les ports, verront le jour dans les années à venir. Enfin, la Commission souhaite travailler sur le renouvellement générationnel et promouvoir l’éducation et les compétences dans le domaine de l’économie bleue.
Le Pacte propose également des axes de travail pour mieux soutenir les communautés côtières et insulaires. Des stratégies sur ces deux thématiques ont d’ailleurs été annoncées. En outre, le plan propose d’améliorer la connectivité numérique et les infrastructures, de développer les solutions fondées sur la nature ou encore de travailler sur le tourisme durable.
L’accent sera également mis sur la recherche et l’innovation, avec là aussi le lancement d’une stratégie spécifique à venir, ainsi que le développement de l’observation océanique via un Jumeau Numérique notamment, et le renforcement de la pédagogie sur les océans.
Dans le domaine de la défense et de la sécurité, la Commission souhaite développer la coopération entre les garde-côtes européens, déployer une flotte européenne de drone maritimes, renforcer les exercices de sécurité maritime et mieux protéger les infrastructures critiques.
Enfin, l’exécutif européen souhaite renforcer la diplomatie océanique notamment dans le domaine de la lutte contre la pêche illégale, dans la défense des zones protégées et appelle à l’élaboration d’un traité mondial sur les plastiques.
En outre, la Commission prévoit de présenter une loi sur l’océan d’ici à 2027 pour établir un cadre unique facilitant la mise en œuvre du Pacte, tout en réduisant la bureaucratie. Cette dernière préconisera une approche par bassin maritime et une coopération accrue avec les pays voisins de l’UE.
Le plan propose également des initiatives à mettre en œuvre pour améliorer la gouvernance des océans, avec notamment la création d'un Conseil sur l'océan ; mais également un tableau de bord du Pacte permettant de communiquer publiquement et de manière transparente sur les avancées du Pacte. En ce qui concerne le financement, la Commission propose de mobiliser à la fois des fonds publics et privés, les recettes du Système d’échange de quotas d’émission (ETS) pour la décarbonation du secteur maritime, de renforcer le partenariat avec la BEI, ou encore de mobiliser la plateforme BlueInvest qui a pour but de renforcer l’innovation dans le domaine marin et maritime.
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