L’Union européenne se dote d’une feuille de route pour améliorer la résilience dans le domaine de l’eau

L’Union européenne se dote d’une feuille de route pour améliorer la résilience dans le domaine de l’eau

Annoncée initialement pour le printemps 2025, la stratégie européenne pour la résilience dans le domaine de l’eau a finalement été présentée par la Commissaire en charge de l’environnement, de la résilience hydrique et d’une économie circulaire compétitive, Jessika Roswall, le 4 juin.

Cette stratégie doit permettre de répondre aux grands objectifs suivants : restaurer et protéger le cycle de l’eau, construire une économie intelligente dans le domaine de l’eau avec les citoyens et les acteurs économiques de manière à soutenir la compétitivité de l’Union européenne, et enfin, garantir une eau et des installations sanitaires propres et abordables pour tous et responsabiliser les consommateurs pour qu’ils adoptent des comportements résilients.

 

Pensée comme une feuille de route pour les prochaines années, cette stratégie énumère des actions dans le domaine de la gouvernance, du financement, du numérique et du digital, mais également de l’innovation, de l’industrie et des compétences ou encore en matière de sécurité et de préparation pour améliorer la résilience collective.

 

Ainsi, à travers cette stratégie, la Commission souhaite avant tout renforcer la mise en œuvre du cadre règlementaire existant (directive cadre sur l’eau, directive sur les inondations ou celle sur le milieu marin…) et propose notamment de fournir une assistante technique en fonction des besoins ou encore d’instaurer des dialogues réguliers avec les Etats membres. La Commission souhaite également privilégier une approche par bassins et renforcer le dialogue avec les organisations internationales de bassins fluviaux, ains que la coopération transfrontalière sur cette thématique via le programme Interreg par exemple.

 

En complément de cette stratégie, la Commission a élaboré des recommandations pour un principe de primauté de l’utilisation rationnelle de l’eau, ce qui se traduit par une priorisation de la gestion de l’eau en cherchant avant tout à réduire la demande, puis à favoriser la réutilisation de l’eau avant de chercher de nouveaux approvisionnements. Pour traduire cette logique, la stratégie mentionne un objectif non contraignant d’amélioration de l’efficacité hydrique d’au moins 10% d’ici à 2030. Elle appelle régalement à adopter de nouvelles pratiques pour la réutilisation de l’eau et mentionne une révision du règlement sur ce sujet à l’horizon 2028.

 

Sur le volet numérique, il est prévu que la Commission élabore un plan d’action européen sur la numérisation et centralise les données relatives à la gestion de l’eau pour aider à la prise de décision. Afin d’améliorer la recherche et l’innovation, une stratégie spécifique sera élaborée et une Académie européenne pour l’eau devrait voir le jour dans les prochaines années. Pour faire face aux crises, la Commission souhaite renforcer le recours aux mécanismes de solidarité, de type RescEU et améliorer le système d’alerte précoce.

 

Enfin, la Commission annonce une forte mobilisation du programme pour l’eau de la Banque Européenne d’Investissement, avec plus de 15 milliards d’euros dédiés à la modernisation des infrastructures hydrauliques d’ici à 2027.

 

Un forum rassemblant diverses parties prenantes sera organisé tous les deux ans pour mesurer les progrès réalisés dans ce domaine.