Le principe est le suivant : les entreprises établies dans la Communauté européenne de l’énergie (UE, Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Géorgie, Moldavie, Monténégro, Serbie et Ukraine) peuvent agréger leurs demandes, afin de sécuriser leur approvisionnement, et ainsi faire baisser la facture énergétique. En effet, par l’importance des volumes échangés, l’UE espérait augmenter son pouvoir d’achat, et ainsi pouvoir garantir de meilleurs prix pour les entreprises européennes, en leur permettant d’avoir accès aux meilleures offres, sur un marché international pourtant tendu. La participation des entreprises des Etats membres y est volontaire et les achats restent libres, en-dehors d’AggregateEU. Toutefois, en vertu du règlement sur le stockage de gaz, les États membres de l’UE sont tenus de remplir 15 % de leur capacité de stockage, soit 13,5 milliards de mètres cubes de gaz, via la plateforme.
AggregateEU permet aux entreprises de soumettre leur commande dans une première période de regroupement des requêtes en ligne, qui s’est tenue du 25 avril au 2 mai. Par la suite, un algorithme de la plateforme a travaillé pour rassembler les demandes des acheteurs. Une fois les demandes communes effectuées, des fournisseurs de gaz du monde entier ont alors eu la possibilité d’y répondre, à l’exception des énergéticiens russes, d’emblée exclus. A partir de mi-mai, vendeurs et acheteurs ont pu se rapprocher afin de sceller in fine des contrats. A noter qu’une période de regroupement des requêtes sera de nouveau ouverte tous les deux mois, au moins jusqu’à la fin 2023.
Mi-mai, la Commission Européenne a établi que le premier appel d’offres d’AggregateEU avait été un « succès remarquable », puisqu’il a déjà permis de répondre à la demande européenne, grâce à des offres représentant près de 11 milliards de mètres cubes ; le gaz naturel liquéfié (GNL) représentant un peu plus de 20 % et le gaz transporté par gazoduc un peu moins de 80 % de cette quantité. L’objectif stratégique était notamment de travailler à l’échelle européenne, afin de remplir les stocks de gaz en prévision de l’hiver prochain (2023-2024), et garantir la sécurité énergétique du continent dans les temps.
En cela, la plateforme, dès sa première tentative, s’apparente à une « nouvelle place de marché dynamique » pour le gaz en Europe : elle compte actuellement plus de 110 entreprises représentant des opérateurs gaziers et des consommateurs industriels de toute l’UE, ainsi que des pays et régions comme l’Ukraine, la Moldavie et les Balkans occidentaux. L’offre a même dépassé la demande, puisque 25 fournisseurs ont proposé un total de 13,4 milliards de mètres cubes en réponse à l’appel d’offres qui portait sur 11,6 milliards de mètres cubes. Néanmoins, « certaines offres n’ont pas été acceptées, en raison d’une offre excédentaire et de la qualité supérieure de certaines offres », a expliqué Maroš Šefčovič, le Vice-Président de la Commission européenne aux Relations interinstitutionnelles, qui est également responsable de la supervision de la plateforme AggregateEU.
Les acheteurs et les fournisseurs vont maintenant quitter la plateforme pour finaliser les contrats, ce qui devrait avoir lieu au cours de la seconde moitié du mois de juin.
A noter que l’UE doit encore se procurer au moins 2,6 milliards de mètres cubes de gaz pour répondre à l’obligation légale prévue par le règlement sur le stockage du gaz. À cet effet, quatre autres procédures d’appel d’offres seront lancées avant la fin de l’année, dans le cadre de la plateforme AggregateEU.
Plus d’info : auprès du Bureau de Bruxelles –Robin GUILLON - rguillon@maregionsud.fr
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