En plein essor durant les vingt dernières années, la production de lavande et de lavandin connait une crise multifactorielle sans précédent depuis trois ans. La première cause est tout d’abord la surproduction liée à l’attractivité de la production de lavande dans les régions non traditionnelles (comme en Nouvelle Aquitaine, Occitanie, en Auvergne Rhône Alpes ou encore dans la Beauce).
Outre cette concurrence interrégionale en France, l’accroissement de la production dans les pays de l’est de l’Europe a considérablement augmenté la concurrence et fait baisser le prix de vente. S’ajoute à cela, l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a entrainé une hausse des coûts de l’énergie, qui s’est répercutée sur les coûts nécessaires annexes à la production (récolte, transport, emballage, distillation du produit). On estime ainsi que le prix de vente a dégringolé d’environ 60% en trois ans, une situation catastrophique pour les producteurs de cette filière !
Pour pallier cette situation désastreuse, l’Assemblée nationale française a approuvé d’allouer une enveloppe de 10 millions d’euros pour sauver la filière, lors du vote de la Loi de finance rectificative, en août 2022. Cette enveloppe avait pour but de soutenir un Plan d’action pour diminuer la production en subventionnant l’arrachage de plants et le gel d’une partie des surfaces cultivées. Le but étant de revenir à un prix de vente plus raisonnable et soutenable pour les producteurs. Or, cette annonce était jusque-là encore sujette à interrogation, en raison notamment de sa concordance avec les règles de concurrence de l’Union européenne (UE) et l’interdiction des mesures de régulation des marchés.
Ce plan a finalement obtenu l’accord de la Commission européenne, qui a validé le régime d’aide d’Etat pour soutenir les producteurs de lavandes, en vertu de l’encadrement temporaire de crise et de transition.
Ce mécanisme adopté en 2023 prolonge un premier encadrement adopté en juillet 2022 et vise à soutenir l’économie des Etats membres dans le contexte de la guerre en Ukraine en permettant l’attribution d’aides d’Etat de manière plus flexible. L’encadrement en vigueur aujourd’hui permet notamment de réviser et de simplifier l’octroi des aides d’Etat autour de deux grands objectifs :
- La simplification du déploiement des énergies renouvelables et le soutien à la décarbonation et de l’industrie
- Le soutien aux investissements relatifs à la transition vers la neutralité carbone
La Commission a ainsi jugé que le régime proposé par la France s’avérait « nécessaire, approprié et proportionné » pour faire face aux perturbations rencontrées par les acteurs de la filière.
Ces aides devront s’inscrire dans le cadre prévu par l’encadrement et ainsi :
- Prendre la forme de subventions directes
- Ne pas dépasser 250000€ par entreprise
- Être octroyées avant le 31 décembre
Des précisions sont toutefois attendues quant aux modalités de leur déploiement.
Plus d’info : auprès du Bureau de Bruxelles –Capucine Seguin - cseguin@ maregionsud.fr
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