Quels sont les axes de travail annoncés ?
Après une introduction qui rappelle l’importance du secteur agroalimentaire européen sur les plans économique, social ou encore géopolitique, cette vision propose une série des mesures à mettre en œuvre, qui s’articulent autour de quatre grandes priorités.
La première priorité est de rendre l’agriculture plus attractive. Au sein de ce chapitre, la Commission a annoncé vouloir présenter une stratégie sur le renouvellement des générations, mais également réformer la législation sur les pratiques commerciales inéquitables, renforcer la transparence sur les coûts et les marges. Pour cela, la Vision annonce notamment la création d’un nouvel observatoire européen sur la chaine agroalimentaire.
La deuxième priorité est de rendre le secteur plus compétitif, notamment à travers une simplification des règles. Ainsi, l’Union européenne entend proposer de nouvelles mesures de simplification de la PAC pour soulager les agriculteurs dès le second semestre 2025, mais également proposer une stratégie numérique pour soutenir la transition du secteur. En outre, la Commission entend renforcer la lutte contre la concurrence déloyale de certains produits importés dans le marché commun en exigeant l’alignement sur les standards européens. La Commission précise notamment vouloir veiller à ce que les pesticides dangereux et interdits dans l’UE ne soient pas réintroduits par d’autres biais.
Le troisième chapitre vise à encourager un secteur « à l’épreuve de l’avenir ». Pour cela, la Commission entend récompenser les actions des agriculteurs en faveur de l’environnement, mais également accélérer les procédures de mise sur le marché de biopesticides ou encore aider les agriculteurs à améliorer leurs pratiques au moyen « d’une boussole sur la durabilité ».
Enfin, la dernière priorité vise à améliorer les conditions de vie et de travail en milieu rural. Pour cela, la Commission entend lancer un nouveau plan d’action rural dans les prochains mois, mais également créer une plateforme pour renforcer l’engagement des femmes dans l’agriculture, ou encore soutenir la politique de promotion agricole. Un dialogue annuel rassemblant des consommateurs, des agriculteurs, des industriels (…) et portant sur l’alimentation sera également créé.
Une vision jugée timide par certains acteurs
Bien qu’abordant de multiples sujets, cette Vision peine à convaincre la société civile. Plusieurs ONG critiquent notamment le manque d’ambition environnementale, mais également le maintien des aides à la surface, ou encore le manque de réflexion sur la durabilité du secteur alimentaire. Alors que le nouveau Commissaire devait baser sa réflexion sur les conclusions du Dialogue stratégique qui ont été rendues publiques en septembre dernier, un certain nombre de recommandations ont été laissées de côté.
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