Ce dialogue a ainsi permis de faire émerger diverses recommandations qui concernent le niveau de vie des agriculteurs, le respect de l’environnement, ou encore la durabilité des exploitations. Voici les plus importantes.
Concernant le niveau de vie des agriculteurs :
- Revoir les conditions d’octroi des paiements directs, afin de tenir compte des besoins socio-économiques des agriculteurs. Cette proposition nécessite de s’éloigner de la logique des paiements à l’hectare non dégressifs. Sur cette question, il est demandé à la Commission de créer un groupe de travail indépendant pour déterminer les critères les plus appropriés.
- Prendre des mesures pour garantir que les agriculteurs puissent recevoir des revenus décents du marché et ne vendent pas en dessous des coûts de production.
- Encourager les agriculteurs à rejoindre des associations de producteurs ou des coopératives dans l’objectif de réduire leurs coûts, d’accroitre l’efficacité et d’améliorer les prix du marché. Cela passerait notamment par la révision et la clarification du règlement OCM (Organisation Commune des Marchés agricoles).
Concernant le développement d’une agriculture respectueuse de l’environnement :
- Revoir l’architecture environnementale de la PAC actuelle, afin de mettre en place un système de paiements environnementaux axés sur les résultats, incitant au développement de pratiques agricoles favorables à l’environnement et offrant aux agriculteurs un revenu supplémentaire stable et prévisible. Cela supposerait de supprimer la conditionnalité des paiements à l’hectare aux BCAE (Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales).
- Créer de nouveaux fonds distincts de la PAC pour financer les mesures environnementales. Les conclusions portent sur la création de trois instruments financiers :
- Un fonds de restauration de la nature
- Un fonds pour une transition agroalimentaire juste
- Un cadre effectif en matière de prêts de bancaires et des ajustements du cadre prudentiel
- Faire de l’objectif de 0 artificialisation nette des sols d’ici à 2050 un objectif contraignant.
Concernant la durabilité des exploitations agricoles :
- Mettre en place un système d’évaluation comparative dans le but d’harmoniser les méthodologies d’évaluation de la durabilité des exploitations agricoles. Le but est de travailler sur la cohérence des normes pour en garantir leur application adéquate en faveur de la transition des exploitations.
- Donner une vision claire de l’ensemble des normes en vigueur dans les exploitations sur le plan environnemental, du bien-être animal et de l’emploi. Il est ainsi demandé de fournir des services de conseil et de formations aux exploitants. Par ailleurs, il est demandé à la Commission de proposer une révision du paquet législatif sur le bien-être animal d’ici à 2026.
Concernant la gouvernance :
- Poursuivre ce dialogue par la création d’un Conseil spécifique pour accompagner la transition des systèmes agroalimentaires
En outre, le dialogue stratégique a également mis en lumière la nécessité d’avoir un plan d’action sur l’alimentation végétale.
Les conclusions de ce dialogue alimenteront, sans doute, les réflexions de la Commission qui s’est engagée à présenter sa nouvelle vision de l’agriculture, dans les cent premiers jours de son prochain mandat.
Partager cette page