Prise de poste pour la Pologne à la tête du Conseil de l’UE

Prise de poste pour la Pologne à la tête du Conseil de l’UE

Depuis le 1er janvier 2025, la Pologne a succédé à la Hongrie à la tête du Conseil de l’Union européenne. Chargé de veiller à la continuité du travail législatif et à la fabrique du compromis, le pays opère sa prise de fonctions dans un contexte géopolitique empreint de vives tensions : février 2025 signera en effet le 3e anniversaire de l’invasion russe en Ukraine.

Un nouveau trio de présidences qui pose les bases d’un programme commun

Cette présidence tournante est partagée dans un nouveau trio avec le Danemark et Chypre qui ont défini ensemble un programme commun. Ce dernier reprend les dynamiques globales observées dans l’Union européenne. La hausse des investissements dans la défense notamment dans le secteur de l’innovation fait partie des priorités énoncées. Par ailleurs, les trois Etats ont mentionné plus spécifiquement le besoin impératif pour l’Union européenne de se doter d’un partenariat méditerranéen renforcé. Enfin, ils auront la charge d’entamer la préparation du nouveau cadre financier pluriannuel 2028-2034.

 

L’enjeu sécuritaire, priorité de la présidence polonaise

Le Premier ministre polonais Donald Tusk, a annoncé les priorités de son mandat qui seront axées autour de deux grands mots devenus slogan de cette présidence : « Sécurité, Europe ! ». La définition de la sécurité est ici élargie à 7 grands domaines : la défense, la protection des personnes et des frontières, la résistance à l’ingérence étrangère, la liberté des entreprises, la transition énergétique, l’agriculture et la sécurité sanitaire.

3 sujets ont retenu l’attention dans les priorités énoncées par la Pologne. Tout d’abord, le gouvernement souhaite porter l’augmentation des dépenses militaires et le renforcement de l’industrie de défense. Le pays a annoncé qu’il souhaitait que chaque Etat consacre jusqu’à 5% de son PIB à la sécurité de l’Europe, un chiffre bien au-delà des 2% définis au sein de l’OTAN.

Une deuxième thématique majeure concerne la sécurité informationnelle avec notamment un focus sur les risques d’ingérence étrangère et de désinformation. Donald Tusk a annoncé devant le Parlement vouloir freiner l’ingérence étrangère pour protéger la population et la démocratie européenne ; et ce dans un contexte particulier d’élections nationales pour plusieurs pays européens.

 

"Pour l'Europe, c'est le temps de l'épreuve et de la décision. L'Union européenne doit se protéger, protéger ses citoyens et prendre soin de son voisinage immédiat", affirme la présidence.

 

L’agriculture est le troisième point d’attention. Sur ce sujet essentiel pour la Pologne, le Premier ministre annonce vouloir diminuer les obligations environnementales au profit d’incitations, pour alléger les contraintes faites aux exploitants.